Pourquoi vous courez sans urgence : le besoin d’aller vite décrypté

Pourquoi avons-nous du mal à nous arrêter, même quand ce n’est pas urgent ?

« Je n’ai pas le temps. »
« Vite, vite, j’enchaîne. »
« Je me pose après, là je dois finir. »


Vous vous sentez constamment pressé(e), même quand rien ne l’exige vraiment ?
Vous enchaînez les tâches, sans prendre le temps de respirer… et vous culpabilisez quand vous le faites ?

Il se pourrait que ce ne soit pas (juste) une question d’organisation, mais l’effet d’un driver bien caché : “Fais vite”.

Ces injonctions qui nous dirigent sans bruit

Les drivers sont des messages intériorisés très tôt dans notre vie.
Des sortes de règles de conduite implicites, souvent héritées de notre éducation ou de notre environnement, qui nous semblent nécessaires pour être aimé, reconnu ou avoir de la valeur.

Il en existe cinq principaux :
Fais plaisir, Sois fort, Sois parfait, Fais des efforts… et Fais-vite.

Ils peuvent nous aider à avancer, mais deviennent limitants lorsqu’ils dictent nos comportements de manière rigide, sans que l’on puisse choisir.

“Fais-vite” : quand l’urgence devient un mode de vie

Ce driver pousse à aller vite, et il peut s’appliquer à beaucoup de comportements différents : penser vite, parler vite, produire vite. Il crée l’illusion d’une urgence constante… même quand il n’y en a pas.

Il se manifeste souvent par :

  • un sentiment diffus d’être en retard
  • une tendance à accélérer (ou à interrompre) ce qui prend du temps
  • une impatience vis-à-vis de soi, des autres, ou du processus
  • une incapacité à savourer l’instant, à s’arrêter vraiment
  • une culpabilité à s’accorder des pauses

Comme si la lenteur était suspecte.
Comme si s’arrêter, même un instant, risquait de tout faire s’effondrer.

Aller vite… mais pour quoi, exactement ?

Quand on gratte un peu sous la surface de ce réflexe à aller vite, on découvre souvent une quête moins visible.

Faire vite, ce n’est pas seulement une question de productivité.

C’est parfois :

– chercher à se sentir utile ou légitime

– tenter de prouver sa valeur par la réactivité

– vouloir garder le contrôle sur une situation mouvante

combler un vide ou une peur intérieure en restant constamment occupé

Et parfois même : aller vite pour se sentir vivant, aller vite pour exister dans le regard des autres… La vitesse devient alors un moyen de s’auto-rassurer.

Un environnement de travail propice au “fais-vite”

Dans le monde professionnel actuel, la vitesse est souvent confondue avec la performance. Les outils collaboratifs, les décisions à prendre rapidement, les sollicitations multiples… peuvent alimenter un sentiment d’urgence permanente.

Pour les dirigeants et managers, ce rythme est souvent à la fois subi et transmis, intégré comme gage d’efficacité. Pourtant, dans cet environnement qui valorise le “toujours plus vite”, il est essentiel de savoir reconnaître quand ralentir devient nécessaire : pour décider avec justesse, préserver la cohésion d’un collectif ou éviter l’épuisement.

Il ne s’agit pas de prôner la lenteur, mais de sortir de l’automatisme. Revenir à un rythme ajusté, c’est parfois le meilleur moyen de retrouver du discernement… et de poser des actions qui comptent vraiment.

Ce n’est pas une injonction à ralentir. C’est une invitation à choisir.

Sortir du mode “fais vite”, ce n’est pas devenir lent. C’est reprendre la liberté de moduler son rythme.

Aller vite quand c’est juste, ralentir quand c’est nécessaire. Et surtout, d’agir en conscience plutôt que sous tension.

5 pistes concrètes pour réajuster le rythme

1. Créer des “zones sans urgence” dans son agenda

→ Bloquer chaque jour 30 minutes sans notifications ni sollicitations, pour traiter une tâche à son rythme, sans pression. L’objectif n’est pas de faire plus, mais de faire différemment.

2. Clôturer les réunions… sans sprint final

→ Plutôt que de tout boucler à la dernière minute, prévoyez 5 minutes en fin de réunion pour ralentir : synthétiser, poser les prochaines actions, repartir au clair. Ça change tout… sans rien coûter.

3. Éviter de réagir dans l’instant

→ Avant de répondre dans la minute à une demande ou un mail, marquez un temps d’arrêt : est-ce vraiment le bon moment pour traiter cela ? Ou est-ce juste un réflexe d’urgence ? Certaines situations s’éclaircissent d’elles-mêmes… et parfois, ce qui semblait urgent ne l’est plus quelques heures plus tard.

4. Identifier une “fausse-urgence” dans sa journée

→ Une fois par jour, repérer une tâche que vous avez ressentie comme urgente… alors qu’elle ne l’était pas. Demandez-vous : “Si je l’avais faite demain, qu’est-ce que ça aurait changé ?”

5. S’autoriser des pauses sans les « mériter »

→ Pas besoin d’avoir coché toutes les cases pour respirer (sachant les cases ne sont jamais toutes cochées, la liste s’allonge perpétuellement 😉). Une pause choisie peut préserver la clarté et la qualité de votre travail.

Le bon rythme, c’est celui qui respecte vos besoins

Quand l’urgence prend toute la place, elle dévore notre énergie. Quand on reprend la main sur notre rythme, on retrouve de l’ancrage, de la présence et du discernement.

Ce n’est pas moins de performance. C’est rester performant… dans la durée.

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